Les conférences organisées par la SAHIV en 2020
14 janvier, 14h30 : musée des beaux-arts
Colonel Jean-Yves BOUTHEMY, Les incendies dans l’histoire de Rennes
« Le feu, cette vieille crainte ancestrale des citadins » (Jocelyne Dubois-Maury, “Un risque urbain permanent, l’incendie”, Annales de Géographie). De tout temps, le feu a constitué un événement redouté dans l’esprit des gens. Ce phénomène ambivalent, emprunt parfois de réconfort devant la cheminée, mais souvent de peur dans les consciences, a jalonné, accompagné les populations urbaines : incendies de Rome (64), Londres (1666), Chicago (1871), Tokyo (1923)… La ville de Rennes n’a pas été épargnée, du “Grand Brûlement” de 1720 au feu de la rue d’Orléans en 2013, en passant par le feu du Parlement de Bretagne en 1994, les incendies ont marqué l’histoire de la ville. Ils sont des moments de vie intense pour les acteurs même si la mort, malheureusement, est présente ; ils sont le lieu d’engagement extrême et de solidarité forte. Éphémères dans le temps de l’action, ils sont, là, présents en permanence dans les consciences et dans leur contribution au progrès, tant au niveau des modes d’actions et du matériel qu’au niveau sécurité et urbanisme.
11 février, 14h30 : archives départementales d’Ille-et-Vilaine
Assemblée générale
Vous êtes cordialement invité(e) à l’assemblée générale de la Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine.
Ordre du jour :
– rapport moral d’activité
– rapport financier
2020-02-11 - Procuration AG SAHIV
Philippe BOHUON, L’installation des Odorico à Rennes à la fin du XIXe siècle
Depuis plusieurs années maintenant, des passionnés et des institutions mettent en valeur les mosaïques réalisées par l’entreprise créée par Isidore et Vincent Odorico à Rennes à la fin du XIXe siècle. Si nous connaissons mieux les œuvres de ces deux Italiens, nous ne savons que peu de choses sur les conditions de leur arrivée dans la capitale bretonne. Se sont-ils vraiment installés à Rennes en 1882, comme on le raconte souvent ? Et s’ils sont arrivés avec femmes et enfants, combien étaient-ils ? Une première famille est-elle arrivée quelques années avant l’autre, comme le laisse supposer la naissance de deux enfants Odorico à Tours en 1883 et 1884 ? Quelles sont les différents lieux qu’ils ont investis à Rennes ? Où se trouve la sépulture de Vincent, qui n’est pas dans le caveau de la famille au cimetière du Nord, au contraire de sa femme et de la famille de son frère ? Autant de questions auxquelles nous avons tenté de répondre en nous rendant dans différents lieux d’archives (archives municipales de Rennes, archives départementales d’Ille-et-Vilaine et d’Indre-et-Loire), mais aussi au cimetière du Nord et dans le village natal des Odorico, Sequals (Frioul-Vénétie Julienne).
Vincent et Isidore Odorico et leur mère
Rennes, rue de Juillet
Sequals, tombe de Vincenzo Odorico
10 mars, 14h30 : musée des beaux-arts
Étienne MAIGNEN, Les détenues administratives du camp Margueritte à Rennes, 1944
Le camp Margueritte avait été construit en limite sud de Rennes au début de 1940 pour l’accueil d’éventuels réfugiés mais l'auteur nous invite à y entrer quatre ans plus tard. Nous serons au milieu de quelque 300 femmes concentrées ici, qui sont les internées administratives accusées de collaboration avec l’occupant allemand car, avec la liesse populaire de la Libération, était survenue l’épuration.
L'auteur propose cette conférence, car il a eu la chance d’avoir accès à des documents restés dans la famille d’une internée qui avait pu , au camp, écrire et décrire sa vie et celles de ses compagnes pendant les trois mois et demi qu’elle y avait passés.
7 avril : sortie foraine à Maxent SORTIE ANNULÉE EN RAISON DU FICHU VIRUS !
André CORRE, Philippe GUIGON et Bernard LEPRÊTRE, Maxent, les origines et les sites médiévaux
12 mai, 14h30 : musée des beaux-arts CONFÉRENCE REPOUSSÉE AU 19 FÉVRIER 2021 EN RAISON DU FICHU VIRUS !
Steven LEMAÎTRE, L’architecture des ordres religieux militaires en Bretagne
22 septembre, 14h30 : archives départementales d'Ille-et-Vilaine (1 rue Jacques Léonard, à Rennes)
Daniel PICHOT, Joachim, Pierre, René, et les autres… René Descartes en famille à Rennes et en Bretagne (XVIe-XVIIIe siècles)
En raison de la situation sanitaire, l’inscription est obligatoire et le nombre de participants est limité à 50 personnes.
BULLETIN D’INSCRIPTION A LA CONFÉRENCE, à retourner avec le coupon réponse pour le 10 septembre 2020 à Colette Pincemin – 1 allée Claude Monet 35235 Thorigné-Fouillard)
Monsieur Madame Monsieur et Madame (rayer les mentions inutiles)
Nom :
Participera (ont) à la conférence du 22 septembre 2020 aux archives départementales
Nombre de personnes :
Téléphone / courriel :
ATTENTION : Les inscriptions seront prises dans l’ordre d’arrivée des bulletins (les pré-inscriptions par courriel ou téléphone ne seront pas acceptées). Il n’y aura pas de confirmation d’inscription. Seuls seront contactés ceux qui n’auront pu être inscrits et seront prévenus en cas de désistement. N’oubliez pas d’indiquer votre numéro de téléphone ou votre courriel.
La mémoire rennaise n’a guère retenu la présence de la famille du philosophe dans la ville. Pourtant, depuis l’installation dans une charge de conseiller au Parlement à la fin du XVIe siècle du patriarche, Joachim Ier, pas moins de six conseillers y siégèrent durant un siècle et demi. Venus du Poitou, les Descartes, divisés en deux branches, Descartes de Chavagne et de Kerleau, s’intégrèrent pleinement à la noblesse de robe bretonne, multipliant les alliances dans le milieu de la magistrature, si bien qu’ils offrent un très bon exemple et plutôt bien documenté d’une famille parlementaire du XVIIe siècle.
En même temps, l’un des fils du fondateur, suivant une tout autre voie, fonda la notoriété de la famille. Issu d’un premier mariage, René fut élevé surtout par sa grand-mère et ne vint qu’assez peu à Rennes. Cependant, ses séjours dans la ville et les châteaux de la famille pendant sa jeunesse, puis plus tard dans sa maturité, sans être fréquents, furent bien réels et il se lia avec un certain nombre d’amis ou d’admirateurs avec qui il entretint des liens suivis.
Malgré tout, les horizons du philosophe s’ouvraient largement sur l’Europe où il correspondait abondamment avec les plus grands intellectuels et les princes intéressés par la nouveauté de sa pensée.
Portrait de Joachim Ier Descartes (Anonyme, XVIIe siècle, musée des beaux-arts de Rennes)
L’hôtel Descartes, Rennes, rue de Corbin (cl. D. Pichot)
Signature de René Descartes dans un registre de baptême de Sucé-sur-Erdre (Bulletin de la Société archéologique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, t. XII, 1873)
13 octobre, 14h30 : musée des beaux-arts
Manon SIX, Le musée de Bretagne : Des collections en partage
Installé à Rennes au sein de l’équipement culturel des Champs Libres, le musée de Bretagne est un musée de société, dont le projet scientifique et culturel a été renouvelé en 2015. Il fixe trois orientations majeures concernant le domaine scientifique et les collections du musée : un objectif de récolement et d’inventaire, dit « chantier des collections » ; un objectif de diffusion des collections qui passe par le renouvellement de l’outil de gestion des collections et leur mise en ligne ; un objectif de sauvegarde et de numérisation des fonds iconographiques, photographiques et audiovisuels.
Ces trois objectifs convergents ont abouti à la mise en place du projet Des collections en partage. Ambitieux par son ampleur, innovant dans sa philosophie, le projet s’inscrit également dans les grandes orientations de la collectivité, Rennes métropole, qui porte une politique culturelle attentive à la diffusion et la transmission des savoirs, et au-delà des ambitions d’innovation dans la relation aux usagers, dont l'ouverture des données.
Des Collections en partage s’est traduit par le lancement en septembre 2017 d'un portail de mise en ligne des collections du musée, qui peut donc être aujourd’hui considéré comme l’aboutissement d’une opération à plusieurs dimensions, conjuguant des objectifs scientifiques, de diffusion culturelle et d’engagement d’une nouvelle posture pour le musée, résolument nouvelle celle du partage des communs et de l’invitation à la réutilisation.
L'intervention aura pour but de présenter le projet global et le portail du musée de Bretagne, et d'en illustrer les utilisations possibles.
Charles et Paul Géniaux (La photographie. Un destin ; exposition du 18 octobre 2019 au 26 avril 2020)
Laboratoire du musée de Bretagne
8 décembre, 14h30 : musée des beaux-arts CONFÉRENCE ANNULÉE EN RAISON DU FICHU VIRUS !
Jean-Claude MEURET, Le culte de saint Nicolas dans l’Ouest au Moyen Âge et sa chapelle de La Guerche
12 décembre, 14h30 : conférence à distance via Zoom
Jean-François TANGUY, À Rennes, rien ne prend sauf le feu : la municipalité et les incendies au XIXe siècle
L’incendie de la rue Saint-Melaine, à Rennes, en 1851, n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres de la façon dont se déroulaient les incendies dans le centre d’une ville française au XIXe siècle. Un dicton d’origine incertaine affirmait qu’à Rennes « Rien ne prend, sauf le feu ». Il est vrai que depuis le grand incendie de 1720, nombre de bâtiments prestigieux ont été atteints par de semblables calamités : théâtre, Palais du Commerce, Palais Saint-Georges, et encore le palais du Parlement de Bretagne en 1994... Il faudrait faire une comparaison rigoureuse avec d’autres villes : il n’est pas évident que le cas rennais soit aussi spécifique que cela (et même, dira-t-on avec aplomb : pas du tout…). On sait que, globalement, l’histoire de l’incendie au XIXe siècle est mal connue. C’est d’ailleurs un peu paradoxal. Pour résumer, on a d’une part un appareil statistique en plein essor qui comptabilise un nombre d’incendies en augmentation phénoménale dans la première moitié du XIXe siècle avant que ne soit un atteint un plafond qui doit correspondre à une réalité désormais prise en compte. On a aussi la croissance d’une peur de l’incendiaire, du criminel porteur de torche qui s’insère dans le grand débat sur la criminalité en ce même siècle. C’est si vrai que la plus spectaculaire erreur judiciaire de l’époque – un « crime judiciaire » d’ailleurs, plus qu’une erreur –, avec l’affaire Dreyfus, est à l’origine une histoire d’incendie volontaire, celle des « incendies de Longepierre » (Saône-et-Loire), de 1851 à 1859. Pierre Vaux et Jean Petit, les accusés, finiront leur vie en Guyane après avoir été condamnés dans les conditions les plus iniques et c’est une bataille de plus de quarante ans qui seule permettra leur réhabilitation complète. Plus généralement, la peur du vagabond incendiaire fait partie des fantasmes et lieux communs les plus répandus dans la presse comme sans doute dans les représentations collectives rurales effectives.
Or, le paradoxe réside dans le désert intellectuel et conceptuel qui coexiste avec cette importance réelle de l’incendie. Ou plutôt, dans le fait que l’incendie « disparaît de l’historiographie, se réfugie dans la chronique et l’érudition locale ». Pourtant, l’incendie et la lutte contre l’incendie font partie de ces phénomènes sociaux (l’incendie en l’absence d’être humains est une tout autre question) ancrés dans la nuit des temps, au-delà même de l’histoire. Réglementation, garde-feux, pompiers, secours aux sinistrés, reconstruction, tout peut être repéré à travers les âges et encore plus facilement depuis le Moyen Âge. Identifier les caractères de l’incendie au XIXe siècle, définir sa spécificité, est une tâche de longue haleine et exigeant une démarche méthodologique d’une grande précision – en même temps qu’une mise en perspective se référant à l’avant et à l’après. L’entreprise n’est qu’esquissée, mais elle est du domaine du possible car les sources sont considérables.
Nous analyserons ici un exemple très typique de ces incendies urbains, de leurs causes, effets, des moyens de lutte, de leur valeur de « loupe sociale », de révélateur, l’incendie de la rue Saint-Melaine dans le Rennes de la Deuxième République finissante.
Affiche du maire, 8 octobre 1851 (arch. mun. Rennes)
Rennes, 6-8 rue Saint-Melaine, les maisons (très mal) reconstruites après l'incendie de 1851